par Maxime (22 ans – Neuilly-sur-Marne – Seine-Saint-Denis)
L’Ecole aime le « par cœur » et au lieu d’être un ascenseur social, un lieu de brassage, l’école est juste un moule d’où sortirait un modèle idéal d’élève.
Les bons élèves sont ceux qui savent mieux se fondre dans le moule et profiteront davantage de l’école car ils sont disciplinés, structurés et ont des facilités à suivre et s’investir dans les programmes scolaires.
Parmi eux
- Certains continuent leurs études jusqu’à obtenir le diplôme désiré. Ils visent toujours plus « haut », veulent le meilleur. Ils ont un travail de « rêve » car ils se sont donnés les moyens d’arriver là où ils sont.
- D’autres, par manque de moyens ou pour des raisons familiales, n’ont pas pu poursuivre de longues études, ce qui nourrit un sentiment d’injustice, de frustration. Ils se sentent inutiles aux yeux des autres (famille, amis, connaissances, etc.), et se croient incapables d’exercer un vrai métier. Sur le plan personnel, ils subissent une remise en question totale de leurs choix, leurs envies, leur mode de vie, laissant leurs projets de côté, se contentant d’un métier alimentaire. La vie va ainsi sauf qu’à l’approche de la trentaine, une crise existentielle peut faire de graves dégâts, lorsque le sentiment d’avoir raté sa vie fait surface.
Il y a ensuite la catégorie des « Marginaux », qui ne rentrent pas dans le moule voulu par l’école. Comme des atomes flottants, ils gravitent néanmoins autour de l’école et de la vie active avec des comportements bien déterminés :
- les » Optimistes « . Poussés par leur famille et les différentes structures (mission locale, pôle emploi..), ils peuvent, tel un saumon, remonter le courant et réintégrer un parcours académique par des stages pratiques ou divers dispositifs pédagogiques (cours du soir, remise à niveau). Ils ont alors la chance de découvrir un métier, se reconvertir professionnellement et trouver, enfin, leur voie.
- les « électrons libres ». Ils sont presque « coupés » du monde scolaire ou professionnel. Tout en gardant leurs « rêves » de côté, ils s’instruisent via le net grâce aux tutoriels tout en multipliant les missions d’intérim…Tel est le lot quotidien de ceux qui n’ont pas de diplômes. Une lueur d’espoir, une once de motivation mais pas, pour autant, de voie royale vers les métiers de rêve.
- les « Résignés » se laissent « bercer » par la vie et attendent que le monde change pour trouver, enfin, leur place. Vite exclus de l’école et son orbite, ils finissent par accepter cette exclusion. Ils sont souvent désignés en des termes péjoratifs qu’ils finissent par intégrer : « ils manquent de motivation », « ils sont feignants »
Chaque année, 150 000 jeunes sortent du parcours scolaire sans diplôme. Des jeunes littéralement lâchés dans la dure réalité de la vie.
Parmi ceux-là, combien seraient sauvés si seulement l’école acceptait d’encourager la diversité des talents et les différentes intelligences ?