par Alexia (19 ans – Cachan – Val-de-Marne)
Notre génération a besoin de son shoot quotidien de pixels, de sa dose journalière de Facebook. Ce sont tous ces jeunes attachés à leur smartphone, accros aux notifications des réseaux sociaux : les likes, les posts, les pokes, les tweets, les retweets, les followers qui leur donnent l’impression d’être importants et, surtout, l’illusion d’être écoutés et entendus. Car ce n’est pas à l’école que le jeune trouvera des réponses à ses questions, une oreille attentive, une écoute.
J’avoue, j’assume ma part de responsabilité : je n’étais pas la plus assidue des élèves.
Mais toi l’école qui demande tant d’attention avec tes cours magistraux, m’as-tu écoutée ? Vraiment écoutée ? Comprise ? Sais-tu ce que je voulais ? Ce dont je rêvais à 15 ans ?
Tu me demandais de faire ce que toi, Ecole, tu n’as pas fait ! Oui, toi qui me disais que je n’avais pas le niveau mais qui n’as pas fait en sorte que ce soit le cas. Quand je te demandais de l’aide, tu me répondais, « je n’ai pas le temps de répondre à toutes les questions de la classe, j’ai un programme à suivre ».
Autre variante : « je vous ai déjà expliqué trois fois, vous me prenez pour un perroquet ? » Si seulement tu avais répondu simplement à mes questions, mais tu m’expliquais toujours de la même manière, avec les mêmes mots. Peut-être que si tu avais changé de mots, j’aurais mieux compris.
Tu m’avais aussi enseigné la devise républicaine, Liberté, Egalité, Fraternité mais où sont-elles, ces belles valeurs, dans ce monde qui est le nôtre. L’école nous les a apprises mais peu de gens les ont comprises. La preuve que l’école parle dans le vide et que les cours virent trop souvent au dialogue de sourds.
On m’avait dit que tu étais là pour m’aider, m’instruire et aussi m’éduquer, c’est-à-dire m’élever, mais tu n’as fait que m’enfoncer. Me rabaisser.
Je n’ai jamais voulu devenir bouchère ou encore aller dans un CFA et, pourtant, tu m’as poussé voire forcé dans cette voie en me disant que je n’arriverais même pas à avoir mon brevet des collèges.
Tu n’étais pas censé me motiver ? M’aider à trouver ma voie ? Mon futur métier ? Un avenir ? Ce qui me plaît réellement et pas juste là où il reste encore de la place, là où personne n’a envie d’aller. Peut-on vraiment parler d’orientation lorsque le conseiller oriente et choisit à votre place ? C’est comme si moi Alexia, je n’étais qu’une marionnette et vous des marionnettistes qui tiriez les ficelles dans l’ombre.
Sur mon profil Facebook, la communication est peut être virtuelle mais au moins là, j’ai l’impression d’être entendue.