VoisinMalin

Le reportage (finalisé en octobre 2013)

CONTEXTE : Dans les territoires classés en zones urbaines sensibles, les institutions ou les entreprises peuvent rencontrer des difficultés à diffuser des messages concernant les habitants (trier ses déchets, réduire sa consommation d’eau, expliquer des travaux, etc.). Pour y remédier, elles font parfois appel à VoisinMalin.

AUX ORIGINES : C’est au Chili qu’Anne Charpy, fondatrice de l’association VoisinMalin, situe l’origine de son projet. En charge d’un programme de micro-crédit bénéficiant essentiellement à des mères de famille, elle est frappée par la volonté de celles-ci de créer une dynamique collective via la création d’une coopérative. Cette expérience mêlée à la conviction que les habitants sont des ressources pour leur quartier et qu’ils ont des compétences à valoriser va donner vie à VoisinMalin en octobre 2010.

MISE EN ŒUVRE : Un commanditaire public ou privé missionne l’association (qui reçoit par ailleurs des subventions, son équilibre financier est donc hybride) pour qu’elle fasse passer un message auprès d’habitants d’un quartier donné ou recueille des informations (établir un diagnostic santé par exemple). Sur chaque site, un manager, salarié de l’association, a préalablement tissé des liens avec les acteurs locaux (associations, clubs sportifs, centres sociaux, etc.) afin de repérer au mieux les habitants susceptibles de devenir des voisins malins. Une fois recrutés, ils vont, moyennant une petite rémunération (120/130 euros mensuels, ce qui constitue pour la plupart un complément de revenu), faire du porte à porte pour, documents et questionnaires en main, informer les habitants sur des droits à faire valoir, des travaux menés, de nouvelles pratiques à adopter, etc. Chaque voisin malin – ils sont 30 aujourd’hui à être opérationnels -, préalablement formé à sa mission, travaille 12h par mois pour l’association, chacun organisant son temps comme il l’entend. A Courcouronnes, l’association a été sollicitée à plusieurs reprises, notamment par les bailleurs qui souhaitent accompagner les habitants d’une résidence de 70 logements à mettre en œuvre le tri sélectif.

ET DEMAIN ? : L’association, qui compte aujourd’hui 5 salariés permanents, souhaite développer ses actions sur plusieurs territoires (Grigny, Montreuil, etc.). Son objectif est de rassembler 300 voisins malins d’ici cinq ans et de devenir une force d’interpellation et de propositions pour améliorer le quotidien des habitants des quartiers populaires.