Le reportage (finalisé en  août 2015)

CONTEXTE : Le quartier du Clos-Saint-Lazare est connu pour être l’une des plateformes du trafic de drogue en Seine-Saint-Denis. Les jeunes garçons peuvent être facilement intégrés dans ces circuits tandis que l’on peut voir certaines filles michetonner (fréquenter des garçons en échange d’achat de fringues ou d’invitations au restaurant). Ces comportements sont autant de conduites à risque dites « de rue ».

AUX ORIGINES : L’outil « Papillagou et les enfants de Croque-lune » a été créé il y a une quinzaine d’années par les Centres départementaux de prévention de l’alcoolisme (CDPA) de Macon et Dijon et par l’Institut suisse de prévention des addictions (ISPA). Il a été ensuite validé par la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les toxicomanies) qui a présenté l’outil à l’APCIS. Des animateurs ont été formés à son usage puis celui-ci a été testé sur des enfants fréquentant l’association. L’objectif étant pour cette dernière de promouvoir une prévention globale face aux conduites à risque « de rue » en développant les compétences psychosociales des enfants. L’outil a été conçu pour les élèves de primaire, l’association, en partenariat avec la MPCR, l’a adapté pour des collégiens : l’univers enfantin du jeu a été remplacé par un imaginaire plus « science fiction ». Des thématiques ont par ailleurs été enlevées et d’autres ajoutées, comme celle concernant la mixité de genre.

MISE EN ŒUVRE : L’outil est utilisé dans des classes de 6ème et de 5ème à raison de 3 séances de 3 heures mises en place sur une durée rapprochée d’une quinzaine de jours. Des sous-groupes sont constitués, chacun se dotant d’un nom gardé secret ; durant les séances animées par des salariés de l’association des compétences spécifiques sont développées via des mises en situation. Il va s’agir de résister à la pression du groupe, avoir une attitude juste face aux rumeurs, faire la distinction entre ses envies et ses besoins, apprendre à communiquer, développer la solidarité et l’estime de soi, respecter les différences… Exemple : un groupe propose à un autre de lui donner des tablettes de chocolat en échange d’un service sans préciser de quel service il s’agit. Ou encore : un groupe propose des pastilles magiques à un autre qui doit refuser en développant un argumentaire. Chaque élève s’engage par ailleurs à respecter les règles du jeu  (respect mutuel, décisions prises par consensus, etc.).

A chaque séance, différentes étapes sont franchies – il y a en six en tout – qui font l’objet, après le jeu de rôles, d’un débriefing et d’un débat : les enfants sont alors invités à faire des liens avec des situations réelles. A noter que l’association a noué un partenariat avec l’école d’infirmières de Sarcelles : certains élèves participent à l’animation des séances se formant ainsi à cet outil de prévention et à l’intervention en milieu scolaire.

TEMPS FORT : Lors de la dernière séance, le nom de chaque groupe est dévoilé et un livret est remis à chaque participant dans lequel sont notamment inscrites des maximes soit des règles de conduite à retenir.

ET DEMAIN ? : L’objectif est d’étendre le dispositif sur d’autres territoires, notamment dans tous les collèges d’Epinay (l’association intervient déjà dans un établissement) et à Bagnolet.

ACTEURS ET CONTACTS :